Château la Tour de l'évêque

Une Famille Provençale

De vieille souche provençale, la famille Sumeire est établie à Trets, au pied de la montagne de la Sainte-Victoire depuis le XIIIème siècle.

LA TOUR DE L'EVÊQUE

La famille Sumeire, propriétaire depuis 1933 de Font-Freye, acquiert en 1958 ce grand domaine proche de Pierrefeu dans le Var. Naguère bien ecclésiastique et résidence d’été des évêques de Toulon, celui-ci offre la particularité de porter deux noms : Château La Tour de l’Evêque et Château La Tour Sainte Anne. Le nom de Sainte Anne serait celui d’une chapelle autrefois lieu de pèlerinage. Le passé de ce domaine appartient à l’histoire de la Provence et de la France. La reine Marie, comtesse de Provence, donna des privilèges sur cette terre aux habitants de Cuers. La sœur du roi René, la reine Jeanne, reine de Naples y aurait séjourné.

A La Tour,  la fontaine aux Dauphins et une jolie pièce d’eau nous accueillent. Régine Sumeire a toujours entendu dire qu’autrefois il n’y avait pas d’eau à La Tour car, lors du départ de son époux pour la croisade, la châtelaine avait empoisonné le puits de ses pleurs… Quelques siècles plus tard, Gabriel Sumeire, met fin à la malédiction. Avec son génie visionnaire, il dote la propriété de la fabuleuse richesse de la source de Font-Freye, en faisant venir son eau par gravité à la fontaine des Dauphins.

Roger Sumeire, en charge des domaines familiaux depuis 1946, travaillant en parfaite symbiose avec Gabriel son père, a entrepris d’importants travaux d’aménagement de restanques de vignes.
Régine Sumeire assure la continuité du travail familial. Fin 2010 a débuté un gros chantier d’agrandissement du chai et des locaux d’embouteillage et de stockage selon les principes de gravité. Le chai a été opérationnel pour la vendange 2011

Entree Château la Tour de l'Eveque
Oliviers du Château la Tour de l'Eveque

GABRIEL SUMEIRE (1880-1968)

Gabriel Sumeire était entreprenant et visionnaire. À l’âge de vingt ans, il quitte Trets et va fonder à Marseille son propre négoce de vins. Il s’y marie avec une jeune Provençale, Claire Delestrade, qui lui donnera en peu de temps cinq enfants, quatre garçons, Elie, Fernand, Raymond, Roger, et une fille, Paulette. Advient la Grande Guerre, Gabriel est alors enrôlé. Pendant les hostilités, sa femme fait seule marcher le négoce de son mari, tout en élevant sa petite marmaille… Négociant en vins clairvoyant, Gabriel pressent déjà que pour maîtriser la qualité de ses vins, il faut pouvoir en maîtriser la production. C’est pourquoi il acquiert en 1922 un premier domaine, la Grande Bastide, dans la commune voisine de Peynier. C’est le premier jalon d’un empire viticole qu’il va bâtir au fil des années dans le Var.

Gabriel Sumeire a toujours eu une vision juste de l’avenir : quelques jours avant sa mort, en novembre 1968, il parlait encore ainsi du monde moderne : « Les concentrations de type industriel vont arriver aussi dans notre monde agricole… Je vous ai bâti un empire. A vous de le garder ». A la suite de la mort de Claire Sumeire, son épouse, en 1976, un premier partage familial eut lieu en novembre 1977 avec tirage au sort des parts. A Roger Sumeire, quatrième et dernier fils de la lignée, échut le lot dit de « La Tour » avec ses 66 hectares de vignes, ainsi qu’une partie de la propriété de Peynier. En 1985, s’y ajouta une partie du Domaine des Anglades, resté jusque là dans l’indivision. La famille de Roger hérita ainsi de la parcelle « Calignade », soit de 23 hectares de vignes (Hyères).

ROGER SUMEIRE

Bâtisseur dans l’âme, élevant très rarement le ton, Roger Sumeire, laissait s’épanouir les gens en fonction de leur personnalité en les guidant doucement là où il voulait qu’ils aillent. Il a contribué fortement depuis 1946 à l’agrandissement des vignobles. Roger Sumeire reçoit notamment les insignes de chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole en 1976. En 1997, lors de sa mort, beaucoup de figures marquantes du monde viticole français ont exprimé leur admiration pour cet homme si discret.

RÉGINE SUMEIRE

Régine Sumeire, la fille de Roger, assure la continuité du travail familial. Elle aime à dire que c’est son père qui lui a appris les gestes et les soins de la vigne. Ce même père qui lui disait qu’il avait mené une vie de travail en harmonie avec son grand-père et qui a su parfaitement reproduire ce modèle avec sa fille. La passion de la vigne que tous deux lui ont insufflée anime toujours Régine pour transmettre son expérience à son équipe multigénérationnelle et à son neveu Pierre-François de Bernardi.

Fenêtre du Château la Tour de l'Eveque

Le Pétale de Rose

Un jour Régine Sumeire eut envie d’un vin plus pâle que les autres. Pour cela, elle eut l’idée de vinifier des raisins Rouges de grenache en grains entiers dans un pressoir hydraulique de type coq. Le moût qui coulait du pressoir avait une couleur diaphane. La longueur en bouche était tout de suite perceptible, la différence notable. Ainsi naquit en 1985 le « Pétale de Rose », le premier des rosés clairs de Provence, au Château Barbeyrolles. Cette méthode de vinification fut ensuite utilisée au Château de la Tour de l’Evêque pour produire la cuvée du même nom.