Château la Tour de l'évêque

L’Express

  • by: pierrot
  • 27 juin 2020

Par Philippe Bidalon – 25 juin 2020

Pendant les vacances, mettez vous au rosé !

Sous la tonnelle, au bord de la piscine ou à table, ses beaux reflets pastel se sont imposés. Plus qu’une mode, ce breuvage estival est enfin reconnu comme un vin.

Par Philippe Bidalon

Cet été, plus que jamais, l’arrivée des quilles de rosé dans le tintement des glaçons du seau est synonyme de vacances, de liberté recouvrée, de joie de vivre après la période de confinement et d’anxiété… Depuis quinze ans, les Français raffolent de ce breuvage aux atours pastel. Alors que la consommation de vin ne cesse de baisser, celle du rosé grimpe inexorablement : aujourd’hui, 1 bouteille sur 3 débouchées dans l’Hexagone -et la Corse – s’affiche en rose. A tel point que, en 2018, la consommation tricolore (8,7 millions d’hectolitres) a été supérieure à la production nationale (7,5 millions).

Et l’engouement dépasse largement nos frontières. Ainsi, aux Etats-Unis, les ventes chez les cavistes ont quasi doublé cette même année :plusde5 millions d’hectolitres au total ont été sirotés outre-Atlantique, soit 20 % de la consommation mondiale. Un succès qui traduit l’évolution de notre mode d’alimentation. Repas moins structurés et attrait pour les cuisines du monde, notamment, s’accompagnent d’un désir de simplicité et de convivialité qu’incarne parfaitement le rosé.

Dans un premier temps, les femmes ont joué un rôle moteur dans cette ascension. Ce sont elles qui achètent le vin dans les grandes surfaces. Le rosé leur plaît parce qu’il les délivre des cornéliens accords mets-vin : rouge ou blanc ? Elles apprécient sa couleur, qu’elles recherchent la plus pâle possible, gage, à leur sens, de légèreté et de fraîcheur. Une chimère – le taux d’alcool a sensiblement augmenté depuis dix ans, réchauffement climatique oblige -, mais de quoi convaincre les producteurs d’éclaircir au maximum leur jus. « Comme dans la mode, les nuances du rosé se démultiplient. On sort du rose layette pour aller vers des tons nude, plus naturels et sensuels », observait déjà, dans les années 2000, Olivier Guillemin, président du Comité français de la couleur. Une aubaine pour la Varoise Régine Sumeire, du Château La Tour de L’Evêque, qui bataillait depuis 1985 pour imposer la robe diaphane de sa création Pétale de Rose (16,50 €). Une référence.

Les milléniaux s’emparent par la suite de cette boisson, qu’ils jugent transgressive, et l’apprécient bien au-delà de l’été. D’où l’apparition de nouveaux packagings pour coller aux codes et aux valeurs de la génération Y : bouteilles carrées, étiquettes flashy, mise en avant des vignerons et des terroirs, développement du bio. Enfin, pour convaincre les amateurs réfractaires et les restaurateurs que le rosé est bien plus qu’un vin de soif à la mode, de nombreux vignerons concoctent des cuvées où l’élégance se marie avec la finesse et l’expression d’un terroir.

Mieux, certaines sont expressément consacrées à la gastronomie et à la garde, fruits de sélections parcellaires, d’assemblages de cépages plus exigeants et même d’élevage en barriques, voire en amphores, tels les Nuances de Pibarnon (28 €), à Bandol, ou le Grand Vin du Domaine de Nizas (16 €), en Languedoc. Cette montée en gamme compte désormais son élite, avec le précurseur Garrus (90 €) du Château d’Esclans, en Provence, aujourd’hui doublé par la scintillante Etoile des Domaines Ott (120 €) et l’étonnant Clos du Temple (190 €) du Languedocien Gérard
Bertrand. Les nouvelles stars des nuits tropéziennes ?